Chris Slade est au rock, ce que Bernard « Pretty » Purdie est au jazz : un batteur incontournable de sa galaxie. Il s’est produit à l’occasion des Nuits… de Patrimonio plutôt présenté comme le batteur de AC/DC, ce qu’il fut.
D’AC/DC à Manfred Mann’s Earth Band
C’est pourtant avec le Manfred Mann’s Earth Band (MMEB) qu’il a passé le plus long de sa carrière. C’est Chris Slade qui serait à l’origine du nom de MMEB créé en 1971 sur les bases de Manfred Mann, du nom du chanteur Sud Africain leader du groupe. Après le succès de Nightingales and Bombers (1975) avec une reprise du Boss (« Spirits in the Night ») et l’excellent Watch avec son inoubliable « California », le batteur quitte la formation destination Uriah Heep pour un seul album (Conquest).
Après un passage au sein des formations de Gary Numan et David Gilmour, le batteur rejoint les Australiens d’AC/DC. Présent sur The Razors Edge, Chris Slade reste un moment avec les frères Young avant de s’envoler vers Asia, des ex membres de Yes, ELP et King Crimson pour deux albums . Avec un tel parcours, Chris Slade a de quoi transmettre aux jeunes générations de musiciens.
C’est ce qu’il a fait lors de son show de Patrimonio, reprenant avec une juvénile formation composée de deux chanteurs, un guitariste et un claviériste, les morceaux incontournables de sa carrière. D’AC/DC à Tom Jones en passant par Manfred Mann’s Earth Band , le public avait de quoi se régaler, mais on ne transmue pas en Angus Young, Geoff Downes, Brian Johnson ou Manfred Mann du jour au lendemain. Et les notes ancrées dans l’esprit des fans ont parfois eu du mal à se retrouver sur la scène du théâtre, faisant parfois grimacer les menhirs gardiens du temple des Nuits.
Chris Slade a joué son rôle de transmetteur de la tradition du rock. Long Live Rock n’ Roll chantait Ritchie Blackmore. Une façon d’annoncer une suite pour le numéro 31 des NdlGdP !!!
Pour tout amateur de rock, voire de hard rock, Deep Purple renvoie à « Smoke on the Water », « Highway Star», « Child in Time », « Hush », « Woman from Tokyo », « Burn », « Perfect Strangers », « Soldier of Fortune» pour les hits. Ritchie Blackmore, Jon lord, Ian Paice, Ian Gillan, Roger Glover, Steve Morse, John Airey, Glenn Hughes, David Coverdale pour les musiciens. Tant les chansons que les noms démontrent de la vigueur d’une formation crée en 1968. Avec Plus de 20 albums studio au compteur, des milliers de concerts, cent millions d’albums vendus, Deep purple fait partie, avec Led Zeppelin et Black Sabbath, de la trilogie des groupes de hard rock qui ont fait la gloire de ce genre musical. Toujours en activité le « Pourpre Profond », comme on a coutume de l’appeler continue de faire parler de lui en bien. Présents en 2008 aux Nuits de Patrimonio, nous vous proposons un survol de la carrière de cette formation.
Deep Purple à Patrimonio (2008)
Création
Tout commence en 1967,
quand Tony Edward (héritier d’un groupe de textiles) et John
Coletta, impressionnés par les compositions de Chris Curtis (batteur-chanteur),
consentent à financer et gérer un nouveau
groupe, qui n’existe alors que dans l’imagination de Curtis. Jon Lord (orgue) et
Ritchie Blackmore (guitare) sont les
deux premiers musiciens enrôlés dans l’aventure. L’organiste venait de quitter
les Artwoods (groupe formé autour du frère de Ron Wood). Curtis avait parlé à
Lord d’un guitariste qui vivait alors à Hambourg et avait déjà une certaine
carrière à son actif, (Outlaws, Screamin’ Lord Sutch). La formation est
rapidement complétée avec le bassiste Nick Simper (ancien partenaire de Lord
dans le groupe The Flower Potmen), le chanteur Rod Evans et le batteur Ian
Paice, (tous deux venus de Maze).
Ian Paice batteur inamovible du Pourpre Profond (2008)
(Photo Ian Paice)
Une fois le groupe monté, le nom de Deep Purple (d’après
le titre de la chanson favorite de la grand-mère de Blackmore) est choisi en
remplacement de Roundabout. Les premiers concerts ont lieu au Danemark. En l’espace
de neuf mois, la formation enregistre trois albums studio (Shades of Deep Purple, The
Book of Talyesin et Deep Purple)
et un single (Hush). « Hush »
obtient un énorme succès aux USA et grimpe jusqu’à la 4e place au
Billboard top 5. The Book of Taliesyn,
reprend la formule du premier succès. Il est enregistré en octobre 1968, pour
coïncider avec une tournée. Enfin, Deep
Purple, le troisième opus illustré par « L’Enfer du Musicien » de Jérome
Bosh est l’ultime album du Deep Purple Mark I. Lord, Blackmore et Paice se sont
trouvés une voie durant les tournées et souhaitent l’imposer. Ils virent leur
manager et cherchent, durant l’année 69, des remplaçants au duo Evans/Simper.
Consécration
Ian Gillan ici avec Steve Morse le chanteur aux multiples allers/retours (2008)
Ritchie Blackmore commence à rechercher un nouveau
chanteur. Il téléphone à Mick Underwood, batteur avec qui il avait joué dans
les Outlaws. Celui-ci lui conseille de venir voir Episode Six, son groupe et
surtout Ian Gillan son chanteur. L’affaire se fait immédiatement et sachant que
le groupe cherche aussi un bassiste, Gillan propose Roger Glover. Le Mark II
vient de naître ! De 70 à 73 Deep Purple sort 4 albums dont In Rock qui pose les fondements du hard
rock. Le succès est phénoménal : Machine Head est 1e en Grande
Bretagne et France, 7e aux
USA ; Fireball leader au Royaume Uni 3e en France et 32e
aux States. Les hits défilent : « Smoke on the Water »,
« Never Before », « Fireball », « Black Night »,
« Woman from Tokyo », Strange Kind of Woman ». En 74, la
formation connaît ses premiers soubresauts. Gillan, qui monte son Ian Gillan
Band, et Glover quittent le navire
amiral et cèdent la la place à Glenn Hughes (b) et David Coverdale (voc). L’arrivée
de celui que l’on appelera « The Voice of Rock » et du futur leader
de Whitesnake permet de laisser le groupe enchaîner les succès. Burn se classe 3e en GB, 4e
en France et 9e aux USA. Stormbinger
fait un soupçon moins bien mais Deep Purple conserve une côte de popularité
élevée tant en Angleterre que sur le continent. 1975 constitue le premeir gros
clash dans le roupe.
Glenn Hughes « The Voice of Rock » avait pris la suite de Roger Glover à Erbalunga (2009)
Explosion
Ritchie Blackmore présent depuis 68, quitte le band. Il
monte Rainbow avec Ronnie James Dio
(voc) et plus tard Cozy Powell (dm), Jimmy Bain (b) et Tony Carey (kbd). Une
formation similaire par l’instrumentation à celle de DP. C’est le talentueux
Tommy Bolin venu du James Gang qui le
remplace au sein du Pourpre Profond pour Come
Taste the Band. Si l’entente entre Bolin et Hughes est totale, avec un goût
prononcé pour une expression soul et funk, cela n’empêche par Deep Purple de se
séparer au cours de cet épisode IV. Jon Lord avec le batteur crée P.A.L. (Paice-Ashton-Lord)
et Bernie Marsden (g) qui intégrera plus
tard Whitesnake. David Coverdale et Glenn
Hughes partent sur des projets solos. Le chanteur va très vite former
Whitesnake avec Bernie Marsden en 78. Glenn Hughes s’associe avec Pat Thrall.
Tout le monde est recasé et obtient plus ou moins de succès.
Bernie Marsden à Bastia (Festival jazz Equinoxe 2011) n’a jamais été guitariste de DP, mais a joué avec P.A.L. et Whitesnake Roger Glover (Toulon 2010)
Refondation
Malgré cela, Deep Purple va renaître sur les cendres des
groupes montés par ses membres les plus populaires. Blackmore, Paice, Lord,
Gillan et Glover se retrouvent pour donner naissance à l’album Perfect Strangers. Dix ans après les
premiers soubresauts DP flirte à nouveau
avec le succès. 5e en France et en Grande Bretagne, 17e
aux USA ; l’album obtient trois hits. La tournée se termine à Knebworth
devant 80 000 spectateurs. L’attente a été longue mais les fans sont
récompensés. L’embellie va être de
courte durée. Si The House of the Blue
Light réussit un beau score dans les différents classements, les dissensions réapparaissent au sein de la
formation et après Nobody’s Perfect,
Gillan tire une nouvelle fois sa révérence. C’est Joe-Lynn Turner du groupe
Rainbow qui lui succède. On reste entre soi chez DP. Le succès n’est pas vraiement
au rendez-vous de cet opus (Slaves and
Masters). Qu’à cela ne tienne,
Gillan revient à la maison pour faire parler la poudre sur The
Battles Rage et la belle histoire se poursuit. Les ventes vont mieux et les chamailleries aussi, notamment
Gillan et Blackmore qui se disputent encore. C’est Joe satriani, l’Alien, qui prend les six cordes en main pour palier au
nouveau départ du guitariste, parti fondé Blackmore’s Night avec Candice Night,
sa compagne.
Continuation
Steve Morse a pris la place de Ritchie Blackmore après l’intérim de Joe Satriani (2008)
Dans cette configuration DP ne sort pas de disque. La collaboration de satriani sera de courte
durée et c’est Steve Morse (Kansas) qui va lui succéder à la guitare. Avec lui
le MK VII sort Perpendicular puis Abandon. Tout semble aller pour le mieux
jusqu’à ce que Jon Lord annonce son ambition de quitter le navire amiral. Nous
sommes en 2002, c’est Don Airey (Rainbow, Gary Moore) qui se colle aux
claviers. Le groupe continue de surfer sur la vague du succès même si ce
dernier s’est déplacé à l’Est en Allemagne et Russie. En 2012, John Douglas Lord décède des
suites d’une longue maladie comme on dit.
Infinite est le dernier
album studio que le pourpre profond ait sorti (2017), quatre ans après le sympathique Now What ?!Don Airey
Don Airey a remplacé Jon Lord aux Claviers (2008)
Deep Purple en chiffres
21 albums studio (palme d’or au MK II avec 4 disques),
8 formations différentes (Mk)
4 chanteurs (Rod Evans, Ian Gillan, Joe Lynn Turner)
3 guitaristes (Ritchie Blackmore, Tommy Bolin, Steve Morse)
3 bassistes (Nick Simper, Roger Glover, Glenn Hughes)
2 claviers (Jon Lord, Don Airey)
1 seul batteur en la personne de Ian Paice.
4 Groupes principaux : Rainbow, Ian Gillan Band, PAL, Whitesnake